Passée maître dans l’art de faire ce qu’elle veut, Marie-Gold bouscule et renverse tout sur son chemin. Les moyens de ses ambitions sont de ceux qu’elle se donne volontiers. Et elle se donne volontiers les moyens de ses ambitions.
Portée par l’urgence dans la création tout comme dans la vie, la rappeuse ne laisse aucune chance aux excuses. Naturellement douée, mais disposée à trimer dur pour atteindre les paliers qu’elle convoite, Marie-Gold impose son profil singulier et fonce, front devant et tout autour. Constatant l’absence de modèles à son image, la jeune femme, qui achève parallèlement ses études en génie physique à la Polytechnique de l’Université de Montréal, hausse simplement les épaules; elle le forgera, le modèle. Animée par la dualité entre son moi artistique, ambitieux, et son pendant cartésien, elle fait le choix de n’en faire aucun.
Le ton est donné. En 2014, Marie-Gold amorce sa carrière et fonde le collectif féminin Bad Nylon, tout en investissant la scène des rap battles au Québec où elle se façonne une réputation; on la remarque. Puis, après un séjour particulièrement prolifique en Belgique, la MC et productrice rentre chez elle, prête à se lancer avec Goal: Une mélodie, un premier EP solo qui verra le jour au printemps 2018. Remportant quelques mois plus tard le prix du EP rap de l’année au GAMIQ, elle continue d’enchaîner les spectacles, attaquant notamment les planches du festival OUMF, du Osheaga Block Party et finalement des Francos de Montréal pour ne nommer que celles-là.
En mars 2020, elle fait paraître l’intitulé Règle d’or, son premier album complet, fruit de collaborations avec des producteurs de Montréal, Paris et Bruxelles. Influencée par les Doja Cat, Rico Nasty, Alpha Wann et IAMDDB de ce monde, elle donne dans le trap R&B imagé, à la fois poétique et frondeur. Vulnérable aussi, parfois. Pour elle, c’est ultimement une histoire de barrières, personnelles, à briser. Elle entrevoit ainsi la peur comme une occasion de se propulser au-delà d’elle-même. La peur comme un moteur, un catalyseur, jamais comme un frein. Les yeux rivés sur la balle sans néanmoins perdre la conscience de l’autre, l’artiste montréalaise s’assure d’être à 100% fière de ce qu’elle dit et de ce qu’elle fait. Sous une quantité croissante de projecteurs dirigés vers elle, Marie-Gold s’affaire à réaliser les visions qu’elle cultive.
Moins d’un an après la sortie du premier long jeu, elle réitère avec Règle deux, un EP de quatre titres produit entre le Québec et le Mexique — alors qu’elle mène simultanément un stage de conservation environnemental au village de Mahahual—, se voulant la suite logique de son prédécesseur. Règle deux remporte d'ailleurs la catégorie EP Rap / Hip-Hop au GAMIQ 2021.
Un message assuré s’en détache et se confirme. Toujours cette ligne de pensées qui contribue au magnétisme: Marie-Gold est une go-getter.