Rescapé des formations Mille Monarques, L’Indice et Feathership, le multi-instrumentiste Mat Vezio prends les devants de la scène et présente un premier gravé, hangover , sur Simone Records. Imprégné d’un indéniable flair pour la mélodie qui s’agrippe, l’auteur-compositeur-interprète se déploie sur douze titres qui affirment en clair l’étendu des nuances dont il sait faire preuve.
En quelques mots du principal intéressé : « C’est comme un hangover lumineux de dimanche matin, quand tu te lèves et que le soleil t’aveugle. Ça parle autant à un enfant qu’à une personne maganée de sa veille. »
En mode lendemain ou non, force est d’admettre le calibre de cette pop de haute voltige qui, dans ses sombres recoins, laisse percer quelques faisceaux de sublime. Une voix et une trame résolument en phase avec leur époque, tantôt trouble, tantôt désinvolte. L’artiste puise dans ses inspirations, polyphoniques et éclatées, qui passent du Gospel Choir à Nick Cave, reluquant au passage la poésie de Cohen et les ambiances de Bahamas.
Natif de la grande métropole, et ayant étudié en théâtre à Paris, ainsi qu’en écriture scénaristique à Montréal, Vezio s’est graduellement tourné vers la musique, à titre d’accompagnateur aux côtés d’une pléthore de musiciens de la scène musicale locale. C’est plus d’une vingtaine d’artistes et formations qui ont, en cours de carrière, bénéficié de ses prouesses, dont notamment Laura Sauvage, Dany Placard, Le Husky ou encore Louis-Philippe Gingras.
S’appuyant sur une gestation de trois années pour peaufiner ce premier opus, il a voulu se confronter lui-même, amener ses compositions au dehors de ses propres zones de confort, surpasser ses propres ambitions. Au final, la proposition recèle de perles pop ficelées minutieusement; le tout justement dosé par des consonances plus sombres, merci à Antoine Corriveau, qui signe ici une première réalisation. Une collaboration qui fut des plus naturelles et probantes sur le plan artistique : « L’intention acoustique s’est mutée en quelque chose d’autre. Antoine voyait le projet plus gros que moi. Sans jamais que ce soit trop. Ça allait tout le temps de soi. Au début je pensais faire une musique très épurée, mais en l’écoutant, ça rentre plus dedans que je pensais. »
Manifestement, l’artiste est plus que mûr pour l’essor.